Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/83

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tous les jours sa boutonnière d’un camellia, depuis qu’il a vu Rosine, en est affolé ; il veut à toute force la prendre pour sa maîtresse.

— Quelle idée !

— Comme il espère que tu seras favorable à ses projets, il te donne ce bracelet.

— Crois-tu que les pierres ne soient pas fausses ?

— Es-tu bête ! Octave est un homme comme il faut. C’est décidé, n’est-ce pas ? nous allons toutes les trois à Saint-Germain, où ces messieurs ont une maison de campagne ; attiffe Rosine avec coquetterie, fais-la coiffer et donne-lui ton collier de perles fausses.

Rosine s’éloigna avec indignation. Elle comprit que, grâce à sa figure et à sa pauvreté, sa vertu ne serait nulle part à l’abri ; que le mauvais esprit la reconnaîtrait et la suivrait toujours, soit qu’elle se couvrît de haillons, soit qu’elle se couvrît