Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/89

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Saint-Lazare, devant aller à pied jusqu’au chemin de fer. Les deux amies se prirent par le bras ; Rosine les suivit, d’abord pas à pas, ensuite à légère distance ; bientôt, fière et résolue, elle s’envola comme un oiseau qui recouvre la liberté.

Où alla-t-elle ?

Elle descendit la rue Laffitte. Sur le boulevard, ne sachant plus son chemin, elle s’approcha d’un Auvergnat et lui demanda tout en rougissant, comme si elle lui eût confié un secret :

— Où est la rue de la Harpe ?

Mais, quand Rosine arriva devant la rue de la Harpe, elle s’arrêta, croyant qu’elle n’aurait pas le courage d’aller plus loin.

— Mon Dieu ! dit-elle en regardant l’hôtel de Paris, si je ne vais pas là, où irai-je ?

Elle avança lentement, pâle comme la mort,