Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/96

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Elle va me raconter l’éternelle histoire qu’elles racontent toutes. Encore, si Caroline n’était pas là, je pourrais bien prendre le loisir d’écouter.

— J’aurai bientôt fini, poursuivit tristement Rosine. Vous ne connaissez pas madame de Saint-Georges ? J’ai passé huit jours chez elle sans savoir où j’étais. Voyez à mes habits ce qu’elle voulait faire de moi : on m’appelait déjà la mariée. Ces habits que j’ai là sont ma première, mais ma seule faute. Ils ne sont pas à moi, mais je n’ai jamais eu la force de reprendre ceux que je portais quand vous m’avez rencontrée. On voulait me parer pour un autre, j’ai gardé les habits et je suis venue ici.

On n’avait jamais conté une histoire avec une plus simple éloquence. C’était la vérité qui parlait.