Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/108

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une royauté : roi de Chypre et de Jérusalem, afin de pouvoir y instituer la Bourse des Croix, c’est-à-dire d’ouvrir boutique de croix de Chypre et de Jérusalem.

En pleine rue Richelieu, le célèbre financier me parlait un jour avec beaucoup de feu de cette idée, irréalisable d’ailleurs, quand une femme, bien connue alors, qui passait et écoutait aux portes, dit à Mirès : « Bravo ! Après cela, on n’a plus qu’à faire le signe de la croix. »

En 1869, le maréchal Vaillant, alors ministre des Beaux-Arts, me montra une liste qu’il allait présenter à l’empereur et où mon nom se trouvait parmi d’autres pour le grade de commandeur. Je lui serrai la main, mais il me dit d’un air attristé : « Sur cette liste, trois noms riment ensemble, Doucet, Houssaye, Rousset ; lequel sera sacrifié ? Car je ne veux pas qu’on fasse une chanson là-dessus. »

Oh ! la destinée des noms ! Si je m’étais appelé Tartempion, je serais commandeur !