Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/164

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traîne les peuples vers les rives idéales des mondes meilleurs, qu’elle ouvre aux générations présentes cette vie féconde et universelle rêvée pour les générations futures. Saluons les graves, ils sont des nôtres ; saluons-les, car ils chantent pour le peuple ; et le peuple chasse les poètes de sa république, sans les avoir couronnés de roses, comme le voulait Platon.

Il y a aussi les philosophes, esprits ambitieux, qui ne font la lumière que pour éclairer les ténèbres. Philosophie ! Science de la vie quand on veut mourir, science de la mort quand on veut vivre ! Livre dont on n’a ni le commencement, ni la fin, dont la préface est dans le chaos et la postface dans le sein de Dieu ! Nous avons salué les philosophes.

Il y a aussi les réalistes, ceux-là qui violent la vérité toute ruisselante encore sur la margelle de son puits, enfants de l’école hollandaise qui oublient que Rembrandt le panthéiste, tout en demeurant avec religion atta-