Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/181

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Jules Favre l’interrogea et la surprit bientôt en flagrant délit de mensonge. Il devint si terrible que la fillette perdit la tête, éclata en sanglots, cette fois de vrais sanglots, et avoua sa faute.

Ce ne fut pas sans supercherie encore, puisqu’elle fit semblant de se trouver mal.

Quand elle fit semblant de revenir à elle, nouvel interrogatoire, et elle entra alors dans tous les détails de sa passion pour Jean-Louis, qui l’ensorcelait.

— Maintenant, murmura-t-elle, tout est fini, je vais aller en prison et il mourra de chagrin.

Cette fois, Nonore pleurait de vraies larmes, si vraies que voilà madame Sand qui se laisse prendre, qui saisit les mains de la voleuse et lui dit avec émotion :

— Ma pauvre enfant, ce n’est pas ta faute ; voilà toute une année que tu es charmante avec moi. Ma cuisinière me vole tous les jours, mais c’est la coutume de Paris ; toi, tu ne