Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/205

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sité perverse sur lequel Bossuet a tenté en vain de jeter ses foudres. Car Fantasio était, il faut bien le reconnaître, celui que veulent anathématiser à tout prix les confesseurs, les orateurs de l’Évangile, tant ils le pressentent dangereux sur le passage des épouses et des vierges.

» Et pourtant, gardons-nous de croire que ce fut un malfaisant ; la vraie passion, en égarant sa pointe de feu dans les âmes, préserve de toute souillure. Il y a dans son essence même quelque chose qui l’empêche de sombrer dans la matière. Fantasio était trop modelé à l’image d’une admirable mère, pour ne pas reconnaître de temps à autre l’auguste caractère de la vertu. S’il y croyait peu, ayant en cela de très spécieux arguments, il était le premier à s’incliner devant celle qui se retranche, toute meurtrie et toute blessée qu’elle soit par la tentation, dans la tour d’ivoire de sa pureté et de sa foi au bien. C’était un diable à quatre, ce n’était pas un athée. Très indé-