Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/224

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ma petite cour, mais ne t’en effraye pas. M. Ferdinand Barrot est venu me voir dans la coulisse, et tout le corps diplomatique passe son temps chez moi.

» Madame X… peut prendre mes rôles et Plouvier les lui donner. Elle aura toujours sa vieille taille et moi mes dents. Et quand je ne les aurai plus, je ne mordrai plus, c’est vrai ; mais j’ai du temps devant moi.

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» J’ai reçu tes lettres, cher bien-aimé ; elles passent les montagnes sans perdre le parfum que j’aime — elles traversent les sauvages, les Savoyards, les indifférents pour venir à moi, qui les attends avec tant d’impatience, ces bonnes chères petites lettres qui savent si bien me remuer. Tu ne sais pas, quand tu les lances dans l’espace, quel grand rôle le hasard leur a donné dans ma vie.

» Les Italiens ne me plaisent guère. D’abord tu sais si je suis parfaite. Je te l’ai assez souvent dit pour que tu en sois convaincu. Eh