Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/235

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leçons. Dans le nombre des premières, on peut compter le Sénateur, qui dérida le front sévère de Napoléon, au temps de ses plus grands embarras. Dans la catégorie des secondes, il faut ranger le Roi d’Yvetot, censure aussi vive que généreuse et gaie du conquérant qui donnait alors des lois à l’Europe. Seul au milieu de cette Europe qui se taisait devant un autre Cyrus ou un autre Alexandre, un simple chansonnier, commis dans un bureau du gouvernement, osa faire la critique du prince guerrier. La nation entière applaudit à la plaisanterie charmante et philosophique du Roi d’Yvetot. C’est par la chanson du Roi d’Yvetot que la France fit connaissance avec Béranger. »

Ainsi parlait l’historien Tissot. Et pour péroraison, croyant exprimer la pensée de toute l’Académie, il disait que, malgré lui, il fallait faire de Béranger un académicien, tout en le dispensant des visites obligatoires.

— Comment donc, s’écria M. de Montalem-