Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/270

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de Paris que j’ai donné ma copie ; il a plu à Buloz de la prendre pour la Revue des Deux-Mondes, on ne m’en doit pas moins quatre cents francs.

J’eus beau faire et beau dire, je m’en revins les mains vides. Je dois avouer, d’ailleurs, que la maison fut toujours bonne pour moi, puisque j’y touchai à peu près deux cent cinquante francs par mois, pour mes portraits littéraires, mes contes, mes articles d’art ; or, c’était dans un temps où je ne faisais pas le beau avec des billets de banque.

Ce fut le docteur Véron qui suréleva les prix en littérature quand il prit le Constitutionnel. Il donna haut la main beaucoup de billets de mille francs à Eugène Sue, à George Sand, à Alexandre Dumas, à Alfred de Musset, pourquoi ne dirais-je pas aussi à moi-même ? ce qui me fit bien des ennemis dans le monde littéraire. Je n’eus jamais plus d’ennemis qu’en ce temps-là. On ne voulait pas comprendre que Véron fût maître de ses opinions