Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/274

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qui était belle et qui avait presque du génie, tant son esprit était rayonnant de poésie. Il fut donc de ceux qui jouent les premiers rôles. En 1831, cet esprit hardi alla trouver Casimir-Périer, alors premier ministre, afin de discuter avec lui un projet de réforme économique pour la presse périodique. Selon lui, c’était donner une grande force à l’État, puisqu’on pourrait avoir un million d’abonnés en vendant à un sou le Journal officiel.

Casimir-Périer, qui avait d’abord accueilli l’idée comme un trait de lumière, remit ensuite la question aux calendes grecques ; mais Girardin, qui ne s’endormait pas, créa, en attendant mieux, le Journal des Connaissances utiles à cent sous par an. C’était trop peu pour ce grand ambitieux. Il créa bientôt la Presse, un journal à 40 francs par an, c’est-à-dire à moitié prix de ce que coûtaient les autres.

De son côté, Véron n’avait pas perdu son temps. Il quittait la direction de la Revue de