Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui feuilletait un livre de messe devant la fenêtre. « Bonjour, mademoiselle. » Elle ne me répondit pas et continua à feuilleter le livre. Alors, la mère lui dit : « — Léonie, va-t’en chez la voisine. — Oh ! madame, dis-je, il n’y a pas de mystère entre nous, cette jeune fille peut entendre ce que j’ai à dire. » Un clignement d’yeux m’avertit que la mère voulait être seule avec moi. Léonie s’était levée. Elle cueillit une primevère sur le petit balcon de la fenêtre, elle la respira et sortit sans même m’avoir regardé. « Vous comprenez, reprit la mère, que j’ai trop bien élevé ma fille pour la perdre, et que je suis trop fière pour rougir devant elle. »

Je ne devinais pas, mais madame Dusol me fit comprendre bien vite en me dévoilant son sein volumineux. Il y eut de l’épouvante dans ma surprise. Était-il possible que cette mère et cette fille vécussent sous le même toit ! « Madame, je vois bien que je me suis trompé de porte. Je vous avoue que je suis amoureux