Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/48

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de votre fille, mais c’est tout. — Et vous vous figuriez, mon cher monsieur, que vous alliez dénicher l’oiseau bleu dans son nid ! Vous n’avez pas assez de foin dans vos bottes. »

Je saluai la dame qui parut tout étonnée comme le fut madame Putiphar. Et encore je ne laissai pas mon manteau.

Je ne pensais guère remonter cet escalier en casse-cou. J’étais furieux contre moi. Comment n’avais-je pas deviné au premier abord cette coquine qui croyait bien élever sa fille dans une telle atmosphère ! Voulait-elle se donner un air d’innocence par le reflet de cette étrange créature qui lisait les évangiles et qui cultivait des fleurs sur la fenêtre ?

Or, cet escalier honteux, je devais pourtant le monter encore. À peine dans la rue, je me sentis pris au cœur, pris à l’âme par un amour qui me donnait la fièvre. Je me retournai pour voir la petite fenêtre du quatrième étage où mademoiselle Léonie avait son jardin. Déjà sa mère l’avait rappelée, car je la