Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/65

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qui, d’ailleurs, n’eût pas été le doyen de cette assemblée à barbes blanches. Voici la lettre toute charmante qu’il écrivit ; c’est, je crois, sa dernière lettre.


  « Mon cher ami,


. . . . . . . . . . . . . . . .

» Mes doigts n’ont plus le sens du toucher et ne se réjouissent plus au contact de la plume. Hélas ! mon écriture illisible ne vous dissimulera rien de tout cela. Vous, au contraire, vous n’en êtes pas là, Dieu merci ! Je ne vous l’envie pas. Je vous admire. Je vois, je me figure voir votre plume se lancer, comme toujours, hardiment sur le papier ; elle y court, elle s’y joue, elle s’y trémousse, délicates projections qu’elle laisse se dessiner derrière elle. Vous êtes toujours notre Arsène Houssaye, toujours jeune, toujours aimable et toujours bon, dont le cœur est toujours le même, toujours ouvert, toujours s’offrant à