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Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/103

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commissaire impérial, afin qu’il commande aux magistrats de Tchao-King de chasser au plus tôt ces étrangers, et de les renvoyer avec les leurs à Macao. Quant à Macao, on y pourvoira avec le temps, lorsque le moment d’agir sera venu. En acquiesçant à cette requête, le commissaire impérial aura rendu la vie à toute la province. Nous confessons à l’unanimité que par ce moyen nous recevrons tous un bienfait signalé… »

Ce réquisitoire des vieillards de Canton fit grand bruit dans les tribunaux et parmi le peuple ; une enquête fut ordonnée, afin de vérifier l’exactitude de toutes les accusations. Aussitôt que le P. Ricci eut connaissance de cette formidable attaque, il se prépara à la repousser. Il était suffisamment versé dans les choses chinoises pour savoir comment il devait s’y prendre afin de conjurer cette nouvelle tempête. Il rédigea un mémoire dans lequel il s’appliqua surtout à démontrer que les missionnaires n’étaient pour rien dans la construction de cette fameuse tour qu’on lui objectait. La chose n’était pas difficile à prouver, car la ville entière de Tchao-King connaissait parfaitement la vérité sur ce point. Ce chef suprême d’accusation étant mis à néant, tout le reste s’écroulait. Car comment ajouter foi à des hommes qui avaient pu s’égarer d’une manière si grossière, et alléguer un fait si notoirement faux ? Après avoir rédigé son mémoire d’une façon entièrement conforme aux rites et à la manière chinoise, il s’assura de la protection de quelques-uns des principaux mandarins de Tchao-King. Le procès eut lieu, et le P. Ricci sortit encore victorieux de cette nouvelle lutte avec les Chinois. Le P. d’Al-