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TARTINI. — SES ÉLÈVES. 55

Principes du maniement de l'archet.

l'archet, principes qui depuis lors, ont servi de base à toutes les écoles de violonistes d’Italie et de France.

Plus varié dans son style que Corelli et Vivaldi, Tartini fit (vers 1714) d’heureuses améliorations dans l'archet, cet agent duquel dépend la production des sons. Il en fit tailler de moins lourds dans des bois plus légers que ceux dont on avait fait usage jusqu’à lui ; il redressa la baguette, au lieu de la tenir bombée, fit raccourcir la tête et fit faire des cannelures à la partie de la baguette qui est dans la main, afin d’empêcher qu’elle ne tournât entre les doigts.

Ce fut alors aussi qu’il fit la découverte du phénomène du troisième son, ainsi appelé parce que des tierces parfaitement justes exécutées sur le violon, font entendre un son grave à la tierce inférieure de la note la plus basse des deux qui forme avec elles un accord parfait, "Si vous n’entendez pas la basse, disait-il à ses élèves, vos tierces ou vos sixtes sont imparfaites pour la justesse." C’est ce phénomène qu’il prit plus tard pour base d’un nouveau système d’harmonie.

L’inventeur des sons barmoniques.

En 1721, Tartini fut nommé violon solo et chef d’orchestre de la chapelle de Saint-Antoine de Padoue. Cette chapelle était alors composée de 16 chanteurs et 24 ins- trumentistes : elle passait pour une des meilleures de l’Italie. En 1728, il avait établi à Padoue une école de violon qui devint célèbre dans toute l’Europe, et d’où sortirent une multitude de violonistes distingués, parmi lesquels on cite : Nardini, Pasqualino-Bini, Alberghi ou Albergati, Dominique Ferrari, qui passe pour avoir été l’inventeur des sons harmoniques, Manfredi qui fut lié d’une étroite amitié avec Boccherini, le créateur du trio, du quatuor et du quintetti, Carminati, Cappuzzi, Mme de Sirmin, et les violonistes français, Pagin, Trémais, Petit et Lahoussaye.