Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/387

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rehausser son présent. Nous aurions bien voulu t’envoyer ceci encadré ; mais M. de Féraudy nous ayant fait quelques observations sur les difficultés du transport, tu sens qu’une délicatesse impérieuse nous a interdit de t’offrir ce beau dessin dans toute sa splendeur. Au reste, M. de Féraudy s’est chargé de la commission avec une grâce toute parfaite, et je te prie de lui réitérer à Blois tous nos vifs remerciements.

Il y a bien longtemps, ce me semble, cher papa, que nous n’avons de vos nouvelles. Comment se porte ta femme ? Console-la en notre nom de notre malheur. Je chercherai ce que tu me demandes.

Mon Adèle est toujours bien souffrante. Ce coup n’a pas contribué à la remettre ; cependant elle a éprouvé une grande douceur à faire quelque chose pour toi, mon excellent père, et pour la grand’mère de son Léopold. Elle ne prend pas en ce moment la plume pour vous parce qu’elle tient encore le crayon. Je ne puis m’empêcher de te dire tout bas que son dessin a fait ici l’admiration de tous ceux qui l’ont vu[1].

Ce bon Adolphe est peut-être à Blois en ce moment ; embrasse-le pour nous, en attendant que je l’embrasse pour toi. Adieu, bon et cher papa ; nous t’embrassons bien tendrement.

Il faut fermer ma lettre. M. de Féraudy m’attend. Une ligne de plus serait une indiscrétion. Nos respects à ta femme.

V[2].


À Monsieur le général Hugo, à Blois[3].


16 décembre [1823].
Mon cher papa,

Je me fais violence de jour en jour depuis longtemps, parce que je n’aurais pas voulu t’écrire sans te mander quelque nouvelle concernant le ministère des Affaires étrangères et nos biens d’Espagne ; mais l’embarras des fêtes m’a jusqu’ici empêché de voir M. de Ch...[4] comme je l’aurais voulu, et je ne puis résister plus longtemps au besoin de t’exprimer, ainsi

  1. Était-ce un portrait, fait de souvenir, du petit Léopold ? Une phrase du général peut le faire supposer : « ... Votre joli portrait fait toujours l’admiration des connaisseurs... Ma femme travaille toujours en face ; que de souvenirs pour elle dans ce cher portrait ! » Novembre 1823.
  2. Bibliothèque du château de Blois.
  3. Inédite.
  4. Chateaubriand.