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À Albert Lacroix.


10 janvier 1863.

Vous me demandez une réponse définitive[1] ; mais cette réponse ne peut être qu’un ajournement pour vous comme pour tous les autres éditeurs qui veulent bien me faire des offres. Et voici pourquoi : — Je suis au seuil d’un très grand ouvrage à faire. J’hésite devant l’immensité, qui en même temps m’attire. C’est 93. Si je fais ce livre, et mon parti ne sera pris qu’au printemps, je serai absorbé. Impossibilité de publier quoi que ce soit jusqu’à ce que j’aie fini. Il m’est donc impossible de me lier. J’ai bonne volonté absolue, et pour vous c’est une affection véritable, mais vous voyez que je ne peux qu’ajourner. Si je ne fais pas ce volume, (Eheu ! labuntur anni), au printemps nous reparlerons[2].


À Mme Victor Foucher[3].


13 janvier 1863.

Je demande à Julie la permission d’ajouter quelques lignes à sa lettre. Chère Mélanie, je n’ai pas beaucoup le temps d’écrire, mais mon vieux cœur garde ses vieilles tendresses, et vous êtes toujours pour moi la sœur chère dont je souhaite le bonheur. Vous vivez aujourd’hui, comme moi, dans l’attente d’une vie meilleure. Le plus beau nom de la mort, c’est Espérance.

Je vous embrasse bien cordialement, chère sœur.

Victor H.[4]
  1. Lacroix demandait à traiter pour des volumes inédits et pour les volumes de l’exil : Napoléon-le-Petit, Châtiments, Discours.
  2. Quatrevingt-treize. Historique. Édition de l’Imprimerie nationale.
  3. Inédite.
  4. Collection du baron de Villiers.