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ODES ET BALLADES.


ODE SEPTIÈME.

LA GUERRE D’ESPAGNE.


Sine clade victor.


I

Oh ! que la Royauté, puissante et vénérable,
Fille, aux cheveux blanchis, des âges révolus,
Perçant de ses clartés leur nuit impénétrable,
Où tant d’astres ne brillent plus ;
Soumettant l’aigle au cygne et l’autour aux colombes ;
S’élevant de tombes en tombes ;
Géant, que grandit son fardeau ;
Consacrant sur l’autel le fer dont elle est ceinte,
Et mêlant les rayons de l’auréole sainte
Aux fleurons du royal bandeau ;

Oh ! que la Royauté, peuples, est douce et belle ! —
À force de bienfaits elle achète ses droits.
Son bras fort, quand bouillonne une foule rebelle,
Couvre les sceptres d’une croix.
Ce colosse d’airain, de ses mains séculaires,
Dans les nuages populaires
Lève un phare aux feux éclatants ;
Et, liant au passé l’avenir qu’il féconde,
Pose à la fois ses pieds, en vain battus de l’onde,
Sur les deux rivages du temps.