Aller au contenu

Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome VI.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
LE MANUSCRIT DES MISÉRABLES.

M. Gillenormand disait :

— Dévotion de femme maigre.

— Dévotion de femme grasse.




Il y avait une série de Nicolettes. On disait dans la maison :

La nouvelle Nicolette.

L’ancienne Nicolette.

La Nicolette du Directoire.

La Nicolette du temps de Buonaparte.




La poésie n’a pas le droit de dédaigner le bourgeois heureux. Le bourgeois heureux a son rhythme. Le canard sur la mare est une harmonie comme le cygne sur le lac, comme l’aigle sur l’Océan.




Chanson du père Gillenormand :


Puis il se mit à fredonner sur un vieil air galant :

Trois petits cochons sur un fumier
Juraient comme un porteur de chaise.



II avait eu un cousin très savant entomologiste, l’abbé Gillenormand, que l’empereur Alexandre avait désiré voir, et chez lequel S. M. I. était arrivée trop tard, vu qu’on enterrait l’abbé, mort d’une fièvre attrapée la surveille du jour où S. M. avait jugé à propos de venir. Il était furieux contre ce cousin à cause de cela. Il ne lui avait jamais pardonné d’être mort avant d’avoir reçu la visite de l’empereur de Russie.




Il s’écria :

Je suis curieux de les voir, vos réformes sociales. Devenir populace, c’est là le but. Quant aux gens d’esprit, tous ces aristocrates malgré eux, je suis tranquille, ils auront beau faire, ils se brosseront toujours les dents et se laveront toujours les mains.




On guillotinait un chiffonnier pour avoir mis une fleur de lys dans sa hotte.




Fragments du monologue de Gillenormand devant Marius revenant à la vie :

Oh ! que tu es beau ! tu as les yeux tout grands ouverts, tu me regardes, mon cher petit enfant ! Vive la République !