Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/108

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Imposer aux marchands, pour leurs gains épurés,
Le poids du sanctuaire et les nombres sacrés.
Et, quittant pour Sion l’Égypte et la Chaldée,
Changer le pied en palme et la brasse en coudée.


GARLAND.

C’est parler sensément.


JOYCE.
Barebone est-il fou ?

Taupe, qui ne voit rien au dehors de son trou !
Prendrait-il par hasard son comptoir pour un trône,
Son bonnet pour tiare, et pour sceptre son aune ?


PLINLIMMON, à Joyce en lui montrant Barebone.

Ne raillez pas. — L’esprit souvent l’inspire.

À Barebone.
Ami,

Je t’approuve.


BAREBONE, se rengorgeant.
Il faut, pour ne rien faire à demi,

Prendre en chaque comté les premiers de leur ville…


JOYCE, avec un rire dédaigneux.

Des corroyeurs !


BAREBONE, amèrement, à Joyce.
Merci ! la remarque est civile.

Mais vous-même, avant d’être officier et railleur,
Joyce-le-cornette, étiez-vous pas tailleur ?

Joyce fait un geste de colère. Barebone poursuit.

Moi que la Cité compte au rang de ses notables…

Joyce veut se jeter sur lui en le menaçant du poing.


OVERTON, se plaçant entre eux.

Allons ! allons !


LORD ROSEBERRY, aux puritains.

Il se lève, roule dévotement les yeux, prend un air de componction

et pousse un grand soupir.
Messieurs ! la loi des douze-tables...

Les tables de la loi... —

Les puritains s’interrompent attentifs.