Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaine. Dea, elle, ne se doutait même pas qu’un vague ébranlement eût eu lieu. En même temps, on n’entendait plus parler de cabales et de plaintes contre l’Homme qui Rit. Les haines semblaient avoir lâché prise. Tout s’était apaisé dans la Green-Box et autour de la Green-Box. Plus de cabotinage, ni des cabotins, ni des prêtres. Plus de grondement extérieur. On avait le succès sans la menace. La destinée a de ces sérénités subites. La splendide félicité de Gwynplaine et de Dea était, pour l’instant, absolument sans ombre. Elle était peu à peu montée jusqu’à ce point où rien ne peut plus croître. Il y a un mot qui exprime ces situations-là, l’apogée. Le bonheur, comme la mer, arrive à faire son plein. Ce qui est inquiétant pour les parfaitement heureux, c’est que la mer redescend.

Il y a deux façons d’être inaccessible, c’est d’être très haut et d’être très bas. Au moins autant peut-être que la première, la deuxième est souhaitable. Plus sûrement que l’aigle n’échappe la flèche, l’infusoire échappe à l’écra-