Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/172

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France les lettres de cachet, et en dépit de l’habeas corpus, jusque sous Georges II, et une des accusations dont Walpole eut à se défendre, ce fut d’avoir fait ou laissé arrêter Neuhoff de cette façon. L’accusation était probablement peu fondée, car Neuhoff, roi de Corse, fut incarcéré par ses créanciers.

Les prises de corps silencieuses, dont la Sainte-Vœhme en Allemagne avait fort usé, étaient admises par la coutume germanique qui régit une moitié des vieilles lois anglaises, et recommandées, en certain cas, par la coutume normande qui régit l’autre moitié. Le maître de police du palais de Justinien s’appelait « le silentiaire impérial », silentiarius imperialis. Les magistrats anglais qui pratiquaient cette sorte de prise de corps, s’appuyaient sur de nombreux textes normands : — Canes latrant, sergentes silent. — Sergenter agere, ici est tacere. — Ils citaient Lundulphus Sagax, paragraphe 16 : — Facit imperator silentium. — Ils citaient la charte du roi Philippe, de 1307 : — Multos tene-