Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/212

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point paperassières. Elles se contentaient de se fermer sur vous, souvent sans savoir pourquoi. Être une prison, et avoir des prisonniers, cela leur suffisait.

Le cortège avait dû s’allonger et prendre la forme du corridor. On marchait presque un à un ; d’abord le wapentake, ensuite Gwynplaine, ensuite le justicier-quorum ; puis les gens de police, avançant en bloc et bouchant le corridor derrière Gwynplaine comme un tampon. Le couloir se resserrait ; maintenant Gwynplaine touchait le mur de ses deux coudes ; la voûte en caillou noyé de ciment avait d’intervalle en intervalle des voussures de granit en saillie faisant étranglement ; il fallait baisser le front pour passer ; pas de course possible dans ce corridor ; la fuite eût été forcée de marcher lentement ; ce boyau faisait des détours ; toutes les entrailles sont tortueuses, celles d’une prison comme celles d’un homme ; çà et là, tantôt à droite, tantôt à gauche, des coupures dans le mur, carrées et closes de grosses grilles, lais-