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traient et s’enfonçaient dans une cave très creuse. Elles allaient jusqu’en bas.

Cette cave était ronde, à voûte ogive en arc-rampant, à cause du défaut de niveau des impostes, dislocation propre à tous les souterrains sur lesquels se sont tassés de très lourds édifices.

L’espèce de coupure tenant lieu de porte que la lame de fer venait de démasquer et à laquelle aboutissait l’escalier, était entaillée dans la voûte, de sorte que de cette hauteur l’œil plongeait dans la cave comme dans un puits.

La cave était vaste, et, si c’était le fond d’un puits, c’était le fond d’un puits cyclopéen. L’idée qu’éveille l’ancien mot « cul-de-basse-fosse » ne pouvait s’appliquer à cette cave qu’à la condition de se figurer une fosse à lions ou à tigres.

La cave n’était pas dallée ni pavée. Elle avait pour sol la terre mouillée et froide des lieux profonds.

Au milieu de la cave, quatre colonnes basses et difformes soutenaient un porche lourdement