Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/237

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songe à la damnation qui est sourde. Pense à la mort qui est pire que toi. Réfléchis, tu vas être abandonné dans ce cachot. Écoute, mon semblable, car je suis un homme ! Écoute, mon frère, car je suis un chrétien ! Écoute, mon fils, car je suis un vieillard ! Prends garde à moi, car je suis le maître de ta souffrance, et je vais tout à l’heure être horrible. L’horreur de la loi fait la majesté du juge. Songe que moi-même je tremble devant moi. Mon propre pouvoir me consterne. Ne me pousse pas à bout. Je me sens plein de la sainte méchanceté du châtiment. Aie donc, ô infortuné, la salutaire et honnête crainte de la justice, et obéis-moi. L’heure de la confrontation est venue et tu dois répondre. Ne t’obstine point dans la résistance. N’entre pas dans l’irrévocable. Pense que l’achèvement est mon droit. Cadavre commencé, écoute ! À moins qu’il ne te plaise expirer ici pendant des heures, des jours et des semaines, et agoniser longtemps d’une épouvantable agonie affamée et fécale, sous le poids de ces