Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/238

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pierres, seul dans ce souterrain, délaissé, oublié, aboli, donné à manger aux rats et aux belettes, mordu par les bêtes des ténèbres, tandis qu’on ira et viendra, et qu’on achètera et qu’on vendra, et que les voitures rouleront dans la rue au-dessus de ta tête ; à moins qu’il ne te convienne de râler sans rémission au fond de ce désespoir, grinçant, pleurant, blasphémant, sans un médecin pour apaiser tes plaies, sans un prêtre pour offrir le verre d’eau divin à ton âme ; oh ! à moins que tu ne veuilles sentir lentement éclore à tes lèvres l’écume affreuse du sépulcre, oh ! je t’adjure et te conjure, entends-moi ! je t’appelle à ton propre secours, aie pitié de toi-même, fais ce qui t’est demandé, cède à la justice, obéis, tourne la tête, ouvre les yeux, et dis si tu reconnais cet homme !

Le patient ne tourna pas la tête et n’ouvrit pas les yeux.

Le shériff jeta un coup d’œil tour à tour au justicier-quorum et au wapentake.

Le justicier-quorum ôta à Gwynplaine son