Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/295

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volaille froide, vin, brandy, servi sur un plateau de vermeil.

Par le vitrage d’une longue fenêtre allant du plancher au plafond, un clair ciel nocturne d’avril faisait entrevoir au dehors un demi-cercle de colonnes autour d’une cour d’honneur fermée d’un portail à trois portes, une fort large et deux basses ; la porte cochère, très grande, au milieu ; à droite, la porte chevalière, moindre ; à gauche, la porte piétonne, petite. Ces portes étaient fermées de grilles dont les pointes brillaient ; une haute sculpture couronnait la porte centrale. Les colonnes étaient probablement en marbre blanc, ainsi que le pavage de la cour, qui faisait un effet de neige et qui encadrait de sa nappe de lames plates une mosaïque confusément distincte dans l’ombre ; cette mosaïque, sans doute, vue le jour, eût offert au regard, avec tous ses émaux et toutes ses couleurs, un gigantesque blason, selon la mode florentine. Des zigzags de balustres montaient et descendaient, indiquant des escaliers de ter-