Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/296

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rasses. Au-dessus de la cour se dressait une immense architecture brumeuse et vague à cause de la nuit. Des intervalles de ciel, pleins d’étoiles, découpaient une silhouette de palais.

On apercevait un toit démesuré, des pignons à volutes, des mansardes à visières comme des casques, des cheminées pareilles des tours, et des entablements couverts de dieux et de déesses immobiles. À travers la colonnade jaillissait dans la pénombre une de ces fontaines de féerie, doucement bruyantes, qui se versent de vasque en vasque, mêlent la pluie à la cascade, ressemblent à une dispersion d’écrin, et font au vent une folle distribution de leurs diamants et de leurs perles comme pour désennuyer les statues qui les entourent. De longues rangées de fenêtres se profilaient, séparées par des panoplies en ronde-bosse, et par des bustes sur des piédouches. Sur les acrotères, des trophées et des morions à panaches de pierre alternaient avec les dieux.