Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/297

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Dans la chambre où était Gwynplaine, au fond, en face de la fenêtre, on voyait d’un côté une cheminée aussi haute que la muraille, et de l’autre, sous un dais, un de ces spacieux lits féodaux où l’on monte avec une échelle et où l’on peut se coucher en travers. L’escabeau du lit était à côté. Un rang de fauteuils au bas des murs et un rang de chaises en avant des fauteuils complétaient l’ameublement. Le plafond était de forme tumbon ; un grand feu de bois à la française flambait dans la cheminée ; à la richesse des flammes et à leurs stries roses et vertes, un connaisseur eût constaté que ce feu était de bois de frêne, très grand luxe ; la chambre était si grande que les deux girandoles la laissaient obscure. Çà et là, des portières, baissées et flottantes, indiquaient des communications avec d’autres chambres. Cet ensemble avait l’aspect carré et massif du temps de Jacques Ier, mode vieillie et superbe. Comme le tapis et la tenture de la chambre, le dais, le baldaquin, le lit, l’escabeau, les rideaux, la cheminée, les