Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/172

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sor à Londres virent galoper une cavalcade de gentilshommes pensionnaires de sa majesté accompagnant deux chaises menées grand train en poste royale. Dans la première était assis l’huissier de la verge noire, sa baguette à la main. Dans la seconde on distinguait un large chapeau à plumes blanches couvrant d’ombre un visage qu’on ne voyait pas. Qui est-ce qui passait là ? était-ce un prince ? était-ce un prisonnier ?

C’était Gwynplaine.

Cela avait l’air de quelqu’un qu’on mène à la tour de Londres, à moins que ce ne fût quelqu’un qu’on menât à la chambre des pairs.

La reine avait bien fait les choses. Comme il s’agissait du futur mari de sa sœur, elle avait donné une escorte de son propre service.

L’officier de l’huissier de la verge noire était à cheval en tête du cortège.

L’huissier de la verge noire avait dans sa chaise, sur un strapontin, un coussin de drap d’argent. Sur ce coussin était posé un portefeuille noir timbré d’une couronne royale.