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En face de lui, à quelque distance, il apercevait des marches, une estrade, un dais, un large écusson étincelant entre un lion et une licorne, et, sous ce dais, sur cette estrade, au haut de ces marches, adossé à cet écusson, un fauteuil doré et couronné. C’était un trône.

Le trône de la Grande Bretagne.

Gwynplaine était, pair lui-même, dans la chambre des pairs d’Angleterre.

De quelle façon avait eu lieu cette introduction de Gwynplaine la chambre des lords ? Disons-le.

Toute la journée, depuis le matin jusqu’au soir, depuis Windsor jusqu’à Londres, depuis Corleone-lodge jusqu’à Westminster-hall, avait été une montée d’échelon en échelon. À chaque échelon nouvel étourdissement.

Il avait été emmené de Windsor dans les voitures de la reine, avec l’escorte due à un pair. La garde qui honore ressemble beaucoup à la garde qui garde.

Ce jour-là, les riverains de la route de Wind-