Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/238

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Cependant le lord-chancelier prenait place sur le premier sac de laine, les officiers de la chambre s’installaient, les uns assis, les autres debout, l’archevêque de Canterbury se levait et disait la prière, et la séance commençait. Gwynplaine était déjà entré depuis quelque temps, sans qu’on eût pris garde à lui ; le deuxième banc des barons, où était sa place, étant contigu à la barre, il n’avait eu que quelques pas à faire. Les deux lords ses parrains s’étaient assis à sa droite et à sa gauche, ce qui avait à peu près masqué la présence du nouveau venu. Personne n’étant averti, le clerc du parlement avait lu à demi-voix et, pour ainsi dire, chuchoté les diverses pièces concernant le nouveau lord, et le lord-chancelier avait proclamé son admission au milieu de ce qu’on appelle dans les comptes rendus « l’inattention générale ». Chacun causait. Il y avait dans la chambre ce brouhaha pendant lequel les assemblées font toutes sortes de choses crépusculaires, qui, quelquefois, les étonnent plus tard.