Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Gwynplaine s’était assis, silencieusement, tête nue, entre les deux vieux pairs, lord Fitz-Walter et lord Arundel.

En entrant, selon la recommandation que lui avait faite le roi d’armes et que les deux lords parrains lui avaient renouvelée, il avait salué « la chaise royale ».

Donc c’était fini. Il était lord.

Cette hauteur, sous le rayonnement de laquelle, toute sa vie, il avait vu son maître Ursus se courber avec épouvante, ce sommet prodigieux, il l’avait sous ses pieds.

Il était dans le lieu éclatant et sombre de l’Angleterre.

Vieille cime du mont féodal regardée depuis six siècles par l’Europe et l’histoire. Auréole effrayante d’un monde de ténèbres.

Son entrée dans cette auréole avait eu lieu. Entrée irrévocable.

Il était là chez lui.

Chez lui sur son siége comme le roi sur le sien.