Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/375

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corridor plancheié et goudronné, porté par une claire-voie de madriers, et sous lequel coulait l’eau du fleuve. En quelques instants, Homo et Gwynplaine arrivèrent à la pointe.

Le bâtiment amarré au bout de l’estacade était une de ces panses de Hollande à double tillac rasé, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière, ayant, à la mode japonaise, entre les deux tillacs, un compartiment profond à ciel ouvert où l’on descendait par une échelle droite et qu’on emplissait de tous les colis de la cargaison. Cela faisait deux gaillards, l’un à la proue, l’autre à la poupe, comme à nos vieilles pataches de rivière, avec un creux au milieu. Le chargement lestait ce creux. Les galiotes de papier que font les enfants ont à peu près cette forme. Sous les tillacs étaient les cabines communiquant par des portes avec ce compartiment central et éclairées de hublots percés dans le bordage. En arrimant la cargaison, on ménageait des passages entre les colis. Les deux mâts de ces panses étaient plantés dans les deux tillacs.