Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/377

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À cette époque, divers événements de mer, et, tout récemment, la catastrophe des huit vaisseaux du baron de Pointi[1] au cap Carnero, en forçant toute la flotte française de refluer sur Gibraltar, avaient balayé la Manche et nettoyé de tout navire de guerre le passage entre Londres et Rotterdam, ce qui permettait aux bâtiments marchands d’aller et venir sans escorte.

Le bateau sur lequel on lisait Vograat, et près duquel Gwynplaine était parvenu, touchait l’estacade par le bâbord de son tillac d’arrière presque à niveau. C’était comme une marche à descendre ; Homo d’un saut, et Gwynplaine d’une enjambée, furent dans le navire. Tous deux se trouvèrent sur le pont d’arrière. Le pont était désert et l’on n’y voyait aucun mouvement ; les passagers, s’il y en avait, et c’était probable, étaient à bord, vu que le bâtiment était prêt à partir, et que l’arrimage était terminé, ce qu’indiquait la plénitude du compartiment creux,

  1. 21 avril 1705.