Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/225

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XVIII. LE CHAMP DU POTIER

 
Oh ! des champs sont fatals, des charniers sont célèbres,
Des plaines et des mers sont sanglantes, parfois
Des vallons ont la marque effroyable des rois
L’odeur des attentats, la trace des carnages ;
Des crimes monstrueux, comme des personnages,
Ont traversé des bois ou des rochers, qu’on voit
Avec peur, en mettant sur ses lèvres son doigt,
Ascalon est hideux, Josaphat est austère,
Le lac Asphalte est noir ; mais pas un lieu sur terre
Ne te passe en horreur, funèbre Haceldama !
Les vases qu’un potier de ta fange forma
Tremblent dans la lueur trouble des catacombes
Et blêmissent ainsi que des urnes de tombes ;
Sans doute, dans l’endroit implacable et profond,
Ce sont ces vases-là que portent sur le front