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et monumens de l’amérique.

élevés aux premières dignités dans l’armée : leur influence devint par là aussi puissante que celle des patriciens romains, qui avoient le droit exclusif des augures, et dans lesquels un auteur célèbre[1] a cru reconnaître les traces d’une institution politique des Hindoux.

Au Mexique, où le nombre et le pouvoir des prêtres (teopixquis) et des moines (tlamacazques) étoit presque aussi grand qu’il l’est aujourd’hui au Tibet et au Japon, tout ce qui étoit l’effet du fanatisme religieux ne pouvoit éprouver que des changemens infiniment lents. L’histoire nous prouve que l’usage barbare des sacrifices humains s’est même conservé long-temps parmi les peuples les plus avancés en civilisation. Les peintures trouvées dans les tombeaux des rois à Thèbes, ne laissent aucun doute que ces sacrifices ne fussent en usage parmi les Égyptiens[2]. Nous avons déjà observé plus haut, qu’anciennement dans l’Inde, la déesse Câli demandait des victimes humaines, comme Saturne en

  1. Schlegel, Weisheit der Indier, s. 190.
  2. Voyage de Denon, p. 298, Pl. cxxiv, no 2. Décade Égyptienne, Tom. III, p. 110.