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vues des cordillères,

catastérismes qui se trouvent, sous les mêmes noms, dans le zodiaque tartare et tibétain. Dans l’astronomie chinoise, le lièvre ne désigne pas seulement le quatrième tse, ou signe du zodiaque ; la lune, depuis l’époque reculée du règne d’Yao, étoit figurée comme un disque dans lequel un lièvre[1], assis sur ses pieds de derrière, tourne un bâton dans un vase, comme s’il étoit occupé à faire du beurre ; idée puérile qui peut avoir pris naissance dans les steppes de la Tartarie, où abondent les lièvres, et qui sont habitées par des peuples pasteurs. Le singe mexicain, ozomatli, répond au heou des Chinois[2], au petchi des Mantchoux, et au prehou des Tibétains, trois noms qui désignent le même animal. Procyon paroît être le singe hanuan[3], si connu dans la mythologie des Hindoux ; et la position de cet astre, placé sur une même lingne avec les gémeaux et le pôle de écliptique, répond très-bien à la place qu’occupe le singe dans le zodiaque tartare, entre

  1. Grosier, Hist. gén. de la Chine, Tom. I, p. 114.
  2. Deguignes, Hist. des Huns, Tom. I, p. xlvii.
  3. Depuis, Origine des Cultes, Tom. III, p. 363.