Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 2.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
et monumens de l’amérique.

traditions et des faits isolés : mais, dépourvu de toute critique, il se contredit lui-même chaque fois qu’il essaie à combiner ces faits, ou à juger de leurs rapports mutuels. Comme les Mexicains ne connoissoient pas l’usage des clepsydres, qui sont très-anciens[1] en Chaldée et à la Chine, ils ne pouvoient pas indiquer avec précision le moment de minuit. D’ailleurs, le coucher cosmique des Pléiades étoit aussi regardé, dans toute l’Asie, comme une indication du commencement de l’hiver[2]. On chercheroit en vain une exactitude rigoureuse dans des traditions populaires, qui peut-être avoient pris naissance dans des régions plus boréales, où le froid se fait sentir un mois avant le solstice.

Ce que nous venons de dire sur la constellation des Pléiades suffit d’ailleurs pour prouver combien quelques auteurs ont eu tort de regarder comme incertain si l’année commençoit vers l’équinoxe du printemps, ou vers le solstice d’hiver. Plus on s’éloigne

  1. Sext. Empir. pag. Stephan. 113. Lettre du Père Du Croz, dans Souciet, Observât., Tom. I, p. 245.
  2. Bailly, Astr. mod., p. 477.