Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/136

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libertine inquiétude des choses entamées et dont on veut la suite.

Là, ce sont les seins des femmes mûres et décidément maigres, de modiques navets tapotés de lilas, des planches rabotées de sapin à nœuds ; là encore ce sont les galettes à fèves des dévotes usées par la médisance et la prière, les boutons de guêtre des filles que le célibat a laminées et rendues plates.

À l’écart, plus loin, les dégâts de la vie commencent ; la misère apparaît des inconsistants tôt faits, des molles brioches, des pauvres mitons à jamais abattus par les désastres de l’allaitement, à jamais gâtés par le massacre des noces.

Mais, à ce début de la croissance et à cette étisie de la chasteté et de la luxure succèdent, dans la boutique, le long des tables, la sage bourgeoisie des corsages mi-pleins, des gorges moyennes, auréolées de bleu d’hortensia, bouclées, autour de leur clou violet, d’un halo de bistre.

Puis, après l’imperceptible embonpoint du ni gras ni maigre, après la grâce du bien en chair, la corpulence s’accentue, et alors s’affirme la terrifiante série des boursouflures et des graisses : les fanons énormes, les bonbonnes crêtées de rouge brique ou de bronze des grosses nounous, les cyclopéennes outres des femmes colosses, les formidables vessies à saindoux des bonnes dondons, les monstrueuses