Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/244

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faiblissait sous les yeux de cette femme dont la parfumerie lui serrait les tempes.

— Je ne puis, finit-il par répondre, on n’amène pas de femmes dans ma maison.

— Alors, venez chez moi ; — et elle se pressa contre lui, jacassa et allégua qu’elle avait un bon feu dans sa chambre.

Puis, voyant la morne attitude de M. Folantin, elle soupira :

— Alors je ne vous plais pas ?

— Mais si, Madame... mais si... seulement on peut trouver une femme charmante et ne point...

Elle se mit à rire. — Est-il drôle ! Dit-elle, et elle l’embrassa.

M. Folantin eut honte de ce baiser en pleine rue ; il eut la perception du grotesque que dégageait un vieil homme boiteux choyé publiquement par une fille. Il allongea les jambes, voulant se soustraire à ses caresses et craignant en même temps, s’il essayait de fuir, une scène ridicule qui ameuterait le monde.

— C’est ici, dit-elle, et elle le poussa légèrement, marchant derrière lui, lui barrant la retraite.

Il monta jusqu’à un troisième et, contrairement aux affirmations de cette femme, il ne vit aucun feu allumé chez elle.

Il regarda, très penaud, la chambre dont les murs semblaient trembler, à la lueur vacillante d’une bougie ; une chambre aux meubles couverts de