Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/245

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laine bleue et au divan tapissé d’algérienne. Une bottine crottée traînait sous une chaise et une pincette de cuisine lui faisait vis-à-vis sous une table ; çà et là, des réclames de marchands de semoule, de chastes chromos représentant des babys barbouillés de soupe, étaient piquées sur le mur par des épingles ; le pied d’un gueux apparaissait sous la trappe mal baissée de la cheminée sur le faux marbre de laquelle s’étalaient, près d’un réveille-matin et d’un verre où l’on avait bu, de la pommade dans une cane à jouer, du tabac et des cheveux dans un journal.

— Mets-toi donc à ton aise, fit la femme, et malgré son refus de se dévêtir, elle saisit les manches de son pardessus et s’empara de son chapeau.

— J.F., je parie que tu t’appelles Jules, dit-elle en regardant les lettres de la coiffe.

Il confessa se nommer Jean.

— C’est pas un vilain nom ; dis donc !... et elle le força à s’asseoir sur un canapé et sauta sur ses genoux.

— Dis donc, chéri, qu’est-ce que tu vas me donner pour mes petits gants ?

M. Folantin sortit péniblement une pièce de cent sous de sa poche et elle la fit prestement disparaître.

— Voyons, tu peux bien m’en donner une