Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/278

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Le Ponsart eut un geste d’indifférence et commença :

— Madame, ainsi que j’ai eu l’honneur de vous l’annoncer, je suis le grand-père de Jules ; en ma qualité de co-héritier du défunt et en l’absence de M. Lambois dont je suis le mandataire, je vous demanderai la permission d’inventorier tout d’abord les papiers laissés par mon petit-fils.

La femme le considérait d’un air tout à la fois ahuri et plaintif.

— Eh bien ? fit-il.

— Mais, je ne sais pas moi où Jules mettait ses affaires. Il avait un tiroir où il serrait ses lettres ; tenez, là, dans cette table.

Maître Le Ponsart acquiesça du chef, ôta ses gants qu’il plaça sur le rebord de son chapeau et prit place devant l’un de ces petits bureaux en acajou couleur d’orangeade d’où l’on tire difficilement une planchette revêtue de basane. Il était déjà habitué à la brune de la pièce, et peu à peu, il distinguait les meubles. Au-dessus du bureau, pendait, inclinée sur de la corde verte dont les nœuds passaient derrière les pitons et le cadre, une photographie de M. Thiers, semblable à celle qui parait la salle à manger du père, à Beauchamp, — cet homme d’État étant évidemment l’objet d’une vénération spéciale dans cette famille ; — à gauche, s’étendait le lit fourragé, avec les oreillers en tapons ; à droite se dressait la