Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/289

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Bien, pensa Maître Le Ponsart, elle ne proteste pas ; donc, j’ai touché juste ; Jules n’a pas été son premier amant — et d’une...

— En second lieu, reprit-il, vous pensiez bien, n’est-ce pas ? que la situation irrégulière dans laquelle vous viviez avec mon petit-fils ne pouvait durer. D’une façon ou d’une autre, elle se serait rompue. Ou Jules aurait été nommé sous-préfet dans une province et il se serait honorablement et richement marié, ou pour une cause que l’avenir eût pu seul nous apprendre, il vous eût quittée ou eût été quitté par vous : dans ces deux cas, votre liaison aurait forcément pris fin.

— Non, monsieur, fit-elle vivement, en levant la tête, non Jules ne m’aurait pas abandonnée. Il aurait épousé la mère de son enfant ; il me l’a dit, combien de fois !

— Allons donc, mâtine, murmura le notaire, voilà ce que je voulais te faire avouer. Cette fois, ses scrupules se mettaient à couvert ; cette fille, qui n’avait pas l’excuse de s’être livrée vierge à son petit-fils, nourrissait le projet de se marier !

C’est un comble, se répétait-il ; nous aurions eu ce torchon-là dans notre famille ! Il resta déconcerté ; en une rapide vision, il aperçut Jules amenant cette femme, traversant la localité, tout entière sur ses portes, entrant au milieu de la famille