Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/290

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consternée par cette mésalliance ; il aperçut cette femme, sans tenue, ne sachant ni manger, ni s’asseoir, lâchant des coq-à-l’âne, compromettant sa situation par le ridicule de sa vie présente et l’infamie de sa vie passée. — Ah bien, nous l’avons échappé belle !

Sa résolution était, du coup, inébranlable.

— Voulez-vous signer, oui ou non, ce reçu ? dit-il, d’un ton bref.

Elle refusa d’un geste.

— Faites bien attention, je vous ouvre une porte de sortie, vous la refusez ; prenez garde que moi-même je ne la ferme.

Puis, voyant qu’elle persistait à se taire, Il ravala sa colère, se croisa les bras et reprit, d’une voix paterne :

— Croyez-moi, ne soyez pas mauvaise tête d’abord cela ne vous avancerait à rien ; réfléchissez : si vous refusez de signer ce reçu, que va-t-il se passer ? vous allez vous trouver sur le pavé, sans sou ni maille, sans le temps de vous retourner pour en avoir ; voyons, dans l’intérêt même de ce petit innocent que vous portez dans vos entrailles, ne vous entêtez pas à rejeter cette offre qui est la seule acceptable, car elle concilie les intérêts des deux parties. Allons, un bon mouvement...

Il lui mit le reçu sous le nez.

Elle le repoussa de la main. — Non, je ne signerai