Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/29

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fer, tombant brusquement, à bout de force, comme des mannequins dont le ressort casse.

Terminée en une pantalonnade excessive, en une charge désordonnée, cette cruelle étude de la machine humaine aux prises avec la peur a fait se tordre et pouffer la salle. De l’examen attentif de ces rires, il est résulté pour moi que le public ne voyait dans cette admirable pantomime qu’une parade de funambules, destinée à rendre plus complet sans doute l’aspect de foire que prennent les Folies-Bergères, dans ces coins où elles arborent des tourniquets et des jeux de boules, des femmes à barbe et des tirs.

Pour les esprits plus réfléchis et plus actifs, la question est autre. Toute l’esthétique de l’école caricaturale anglaise est de nouveau mise en jeu par les scénarios de ces désopilants et funèbres acrobates, les Hanlon-lees ! Leur pantomime si vraie dans sa froide folie, si férocement comique dans son outrance, n’est qu’une incarnation nouvelle et charmante de la farce lugubre, de la bouffonerie sinistre, spéciales au pays du spleen et déjà exprimées et condensées par ces merveilleux et puissants artistes : Hogarth et Rowlandson, Gillray et Cruikshank.