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LE COIFFEUR

L’on s’assied devant une psyché d’acajou qui contient sur sa plaque de marbre des lotions en fioles, des boîtes à poudre de riz en verre bleu, des brosses à tête aux crins gras, des peignes acérés et chevelus, un pot de pommade ouvert et montrant la marque d’un index imprimé dans de la pâte jaune.

Alors l’exorbitant supplice commence.

Le corps enveloppé d’un peignoir, une serviette tassée en bourrelet entre la chair du cou et le col de la chemise, sentant poindre aux tempes la petite sueur de l’étouffement, l’on reçoit la poussée d’une main qui vous couche le crâne, à droite, et le froid des ciseaux vous fait frissonner le derme.

Au bruyant cliquetis du fer que le tondeur agite, les cheveux s’éparpillent en pluie, tombent dans les yeux, se logent dans les cils, s’attachent aux ailes du nez, se collent aux coins des lèvres qu’ils chatouillent et piquent, tandis qu’une nouvelle