Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/244

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se rendit dans le cabinet où il séjourna pendant quelques instants, enleva ses habits rapidement, mit sa chemise de nuit, inquiété encore par cette crainte persistante que Jeanne ne fût devenue molle.

Tout était prêt pour le coucher. – Il avait laissé de l’eau tiède, tiré le seau, préparé les serviettes ; il retourna près de la petite et lui offrit les mains pour qu’elle se levât du fauteuil. Toute frissonnante, les yeux brillants, les cheveux dérangés sur le front, elle quitta le salon et disparut dans la pièce réservée où elle tâcha de faire le moins de bruit possible, s’arrêtant, confuse, dès que le pot à eau sonnait, en se cognant contre la cuvette.

André s’était étendu dans le fond du lit.

— Je t’en prie, mon petit André, dit-elle lors-qu’elle rentra, tourne-toi la figure du côté du mur :

— Il répliqua, en riant : tu es bête, mon petit minet, que diable ! voyons, nous sommes de vieilles connaissances !

Mais elle insista, presque suppliante ; alors, pour la satisfaire il fit volte-face.

Jeanne se déshabilla au plus vite. – Dis donc, murmura-t-elle ?

Il retourna la tête.

— Non, non, ne bouge pas ; et, toute rieuse, elle se glissa lestement sous les couvertures. Amusé pas ses enfantillages, il la saisit à plein corps ; il fut subitement possédé d’une joie folle, Jeanne était solide comme du marbre, rebondie et moulée à point.