Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/318

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Un imbécile.

— Oui, d’abord, mais ensuite ?

Cyprien eut un geste vague.

— Eh bien, c’est une vieille canaille.

La figure du peintre ne témoigna d’aucun étonnement.

— Comment, reprit André, voilà un monsieur qui me propose d’acheter une maison à Viroflay, sous le prétexte que Berthe souffre ! En Normandie, en Auvergne, en Provence, à Menton, à Nice, je comprendrais encore, mais à Viroflay ! Il appelle cela du bon air, lui ! non, c’est simple comme bonjour. Le Désableau a grande envie de posséder, sans débourser désormais des frais de location, une campagne, près de Paris, près de son bureau. Je ne suis pas sa dupe. Aussi j’ai répondu au notaire ceci : d’abord, je ne vois pas l’utilité d’acheter une maison lorsqu’on peut en louer une, puis quand un médecin me désignera, dans un pays quelconque, un village dont le séjour rétablira la santé de Berthe, eh bien, j’accorderai toutes les autorisations que l’on voudra ; jusque-là, rien, je refuse.

Désableau ne m’avait pas rapporté ta réponse au notaire, dit Cyprien. Tu as raison, du reste. Les baumes de Viroflay sont contestables. Je n’avais pas songé à cela. Tiens, tiens, mais il est plus retors que je croyais, ce brave Désableau ! Dis donc, maintenant, il est près de six heures, si tu enfilais ton paletot.

— Alors, décidément, nous dînons chez toi ?

— Oui, seulement décampons tout de suite. Comme Mélie